22 avril 2009

Les tambours du 1er Régiment de Grenadier à pied de la Garde Impériale

Avec la batterie des Grognards d'Alsace, cela fait trois ans que nous collaborons. Solides, fiables, professionnels, irréprochables dans leurs prestations. Joviaux, rieurs, allègres quand ils sont à table, c'est un plaisir de vivre l'armistice de Cherasco ensemble. Créée le 1er décembre 1991, cette formation est une retombée du bicentenaire de la Révolution Française de 1789 : huit fondateurs de cet ensemble prirent part au défilé des «mille tambours» sur les Champs Elysées au soir du 14 juillet 1989. La vocation du groupe est la sauvegarde des traditions et la promotion et l’enseignement de la pratique du tambour d’ordonnance. Forte de 14 tambours, 2 grosses caisses, 1 cymbaliers, du tambour-major, ainsi que d’une garde au drapeau composée d’un porte-aigle, d’un garde-aigle et d’une cantinière, la formation se présente en uniformes et instruments fidèlement reconstitués selon l’ordonnance d’habillement de la Garde Impériale, si chère à l’Empereur. C'est le 18 mai 1804 que le Sénat décrétait la création d’un empire et nommait Napoléon 1er Empereur des Français. Aussitôt l’Empereur restructurait avec une attention toute particulière sa Garde Consulaire, elle-même issue de la Garde du Directoire, en Garde Impériale. Véritable redoute de granit, elle ne tombera que 11 années plus tard à Waterloo ! Deux Régiments de Grenadiers à Pied sont créés et formeront avec les Chasseurs à Pied " La Vieille Garde". Composée d’hommes robustes, courageux, intrépides et totalement dévoués à leur Empereur, ils formaient l’élite de la Garde Impériale et suscitaient l’admiration de toute « La Grande Armée ». Pour entrer dans les Grenadiers de la Garde, la sélection était rude : 5 ans de service, avoir « essuyé le feu » dans au moins deux campagnes, s’être distingué sur le plan physique et moral, mesurer au minimum 1m75, disposer d’une lettre de proposition du colonel de régiment, visée par l’adjudant-général de la Garde Impériale et approuvée par l’Empereur lui-même ! Une fois entré au corps, la formation durait 6 mois pour apprendre les manœuvres et techniques propres à la Garde Impériale. Doté d’un habillement plus soigné que la Ligne, le Grenadier était quasiment sûr de ne plus aller au feu. On les surnommait d’ailleurs : « Les Immortels » ou « Les loin des balles ! » Le 1er Régiment de Grenadiers ( 1200 bonnets à poils ) assurait, tant en campagne qu’à Paris, la protection de l’Empereur et les services d’honneurs. Il était composé de 2 bataillons de 4 compagnies chacun. A chaque compagnie était affectée deux tambours qui avaient en charge de battre les ordonnances en vigueur : l’appel, la soupe, la distribution du courrier, la générale, le salut des Aigles, la charge, l’assemblée, les cadences de marches, l’extinction des feux etc. Rassemblés en tête de leur régiment, formant ainsi « La Tête de Colonne », ouvrant les défilés et grandes parades de l’Empire ; ces 16 tambours étaient conduits par le tambour-major qui, de 1800 à 1814 s’appelait Jean-Nicolas SENOT. L’Empereur l’avait en haute estime et le décora des insignes de la légion d’honneur en 1806. Triés sur le volet, minutieusement sélectionnés, les Tambours recrutés au 1er Grenadier étaient instruit par le tambour-maître. Véritables « professionnels » de l’époque ( ils remplissaient cette mission à raison de 12 heures par jour ! ) et devinrent rapidement des virtuoses. Aux quartiers, à Paris, ces musiciens assuraient, tout comme la Garde Républicaine d’aujourd’hui, l’ensemble des services d’honneur du 1er Empire. Leurs soldes étaient plus élevées que celles allouées aux grenadiers car ils avaient en charge l’entretien et le remplacement de leurs peaux de tambours (de veau ou d’âne ). Assurés de ne plus aller au combat, leur effectif ne changea plus et la plupart de ces 16 tambours firent plus de 10 années de service au 1er Grenadiers. L’Empereur dictant ses mémoires à Sainte-Hélène dira de sa Garde : « Jamais ! il n’y eu plus bel assemblage d’Hommes Intrépides, que dans ce Corps d’émulation et de récompense, ou l’on était admis qu’avec des qualités physiques et morales longuement éprouvées ! » (d'aprés l'ami Alain VONAU, Tambour-Major).

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